5 novembre 2020
"Le SEIGNEUR dit à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » – « Je ne sais, répondit-il. Suis-je le gardien de mon frère ? »" (Gn 4,9)
Suis-je le gardien de mon frère? Cette question se pose de manière forte dans l'actualité. Si, au printemps, beaucoup ont pris leur mal en patience pour se protéger collectivement, et en particulier les plus fragiles, cette posture est bien plus fragile aujourd'hui. Aux grandes questions sur "le monde d'après" se substituent des manifestations contre le confinement, les fermetures de boutiques, l'arrêt des manifestations culturelles... Quand la fraternité devient vraiment couteuse (humainement et financièrement), comment la vivons nous? Seront nous plus résistants que Caïn, que son crime a conduit à l'exil loin de Dieu?
4 novembre 2020
"Me voici collé à la poussière, selon ta parole, fais-moi revivre" (Ps 119, 25)
Collés à la poussière, quels mots pourraient mieux exprimer ce que nous vivons en ces temps ou notre finitude, notre frustration, notre impuissance nous assaillent et se dressent devant nous avec arrogance ? Oui mais voilà, de notre poussière nous pouvons adresser à Dieu cette prière "fais-nous revivre selon ta parole". Au delà des mots qu'elle peut nous dire, au delà même de ce que nous pouvons entendre, le simple désir de cette parole, désir qui monte du plus profond de nous, ce désir est déjà force de vie reçue. Ne sommes-nous pas déjà nés de la poussière ? Puissions-nous assumer d'en renaitre, par la Parole !
3 novembre 2020
"Qui d’entre vous peut, par son inquiétude, prolonger tant soit peu son existence ? [...] Observez les lis des champs, comme ils croissent : ils ne peinent ni ne filent, et je vous le dis, Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a jamais été vêtu comme l’un d’eux !" (Mt6,27-29)
Cette parole de Jésus peut apparaitre comme un hymne à l'insouciance, voire à l'irresponsabilité. Mais en réalité, il s'agit surtout de réapprendre à vivre au présent, à se rappeler qu'en Christ, l'avenir est ouvert et qu'habiter sa vie au présent est déjà une responsabilité pleine et entière. En ces temps incertains que nous vivons, nous prenons en pleine face cette vérité première que l'avenir ne nous appartient pas, que tous nos projets sont marqués de multiples points d'interrogation, et nos angoisses n'y changeront rien. Alors, puissions nous consentir au réel, apprendre à l'aimer tel qu'il est, comme les lys des champs, et y déployer avec responsabilité les forces de vie que nous avons reçues !
2 novembre 2020
"Dans le désert, toute la communauté des fils d’Israël murmura contre Moïse et Aaron.
Les fils d’Israël leur dirent : « Ah ! si nous étions morts de la main du SEIGNEUR au pays d’Egypte, quand nous étions assis près du chaudron de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour laisser mourir de faim toute cette assemblée ! »" (Ex 16, 2-3)
Comme le dirait si bien Qoeleth : "rien de nouveau sous le soleil". Le peuple, qui était oppressé en Egypte récrimine maintenant contre sa pauvreté et sa précarité. Notre actualité depuis le reconfinement regorge des plaintes des uns et des autres : le confinement est mauvais pour l'économie. On se sentait oppressé par ce virus dont on ne parvenait pas à se libérer, on se sent dépouillé par ce confinement qui nous met dans une forme de précarité. Le Seigneur a entendu la détresse des hébreux, en Egypte comme ensuite au désert. Et si, aujourd'hui, nous osions de nouveau la confiance en Sa fidélité?
1er novembre 2020
"Mais vous, vous êtes la race élue, la communauté sacerdotale du roi, la nation sainte, le peuple que Dieu s’est acquis, pour que vous proclamiez les hauts faits de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière" (1P2,9)
Pour beaucoup d'Eglises chrétiennes, c'est aujourd'hui la fête de tous les saints. Saint, dans la Bible, signifie d'abord "mis à part", pour Dieu, pour vivre et témoigner de ses bienfaits. Peut-on être saints et confinés? Pierre nous rappelle que nous sommes appelés des ténèbres à la lumière, c'est le geste primordial de notre création et de notre re-création en Christ. C'est la Parole posée sur nous. C n'est pas une question de lieu ni de condition physique ou sociale. C'est une question de posture intérieure. Que le Seigneur nous donne de comprendre comment être cette "nation sainte" au coeur même de cette épreuve que le monde traverse !
31 octobre 2020
"On se dressera en effet nation contre nation, et royaume contre royaume ; il y aura en divers endroits des tremblements de terre, il y aura des famines ; ce sera le commencement des douleurs de l’enfantement" (Mc 13,8)
Epidémie, terrorisme, séisme, ajoutés au réchauffement climatique, aux inégalités sociales, aux inégalités entre les peuples. Vraiment, notre monde va mal et envoie des signes terrifiants, évoquant pour certains la fin du monde, ou en tout cas la fin d'un monde. Mais Jésus nous dit : "ce sera le commencement des douleurs de l'enfantement", autrement dit, au cœur de tous ces maux se trouve aussi et encore, et toujours la promesse d'une naissance à une vie nouvelle. Cette promesse, comment la portons nous? Que le Seigneur nous enseigne à la faire vivre !
30 octobre 2020
"Alors le SEIGNEUR dépêcha un grand poisson pour engloutir Jonas. Et Jonas demeura dans les entrailles du poisson, trois jours et trois nuits." (Jon 2,1)
Confiné dans ce poisson, Jonas est enfermé, mais aussi, paradoxalement, protégé des courants, des vagues, du chaos que représente l'abîme des mers. Dans cette situation, il va pouvoir crier son angoisse, mais aussi reprendre la parole et renouer une relation avec son Dieu qu'il avait voulu fuir. Et sa prière va peu à peu devenir un chant de louange. Nous sommes reconfinés depuis cette nuit, pour une période incertaine. Confinés mais paradoxalement protégés, puissions-nous y trouver l'opportunité d'une relation vraie avec notre Seigneur !
Comments