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  • Photo du rédacteurHélène Barbarin

Atelier Prière - 20 mars


La prière comme espace de liberté créatrice

Tenir dans la durée

La prière nous construit dans le temps ! Quand un jeune commence sa vie de citoyen et peut voter, il y a souvent le risque soit de voter comme ses parents, soit au contraire de voter contre ses parents. Pour sortir de ce piège et agir selon sa propre opinion, ce n’est pas si facile, cela demande un certain investissement : se renseigner, lire, écouter différentes voix, les confronter au réel, réfléchir…. C’est la même chose pour la vie chrétienne : si je crois que la parole de Dieu est vivante pour moi et que je suis appelé(e) à devenir de plus en plus moi-même en accueillant la nouveauté de l’Evangile, si je crois que l’Esprit est à l’œuvre pour guider ma vie, alors il faut que j’investisse du temps dans la prière, pour construire cet espace de liberté créatrice où le Seigneur peut, avec amour et patience, m’appeler par mon nom. Ça ne se fait pas en un jour. Pour vivre cela dans la durée, il y a plusieurs éléments nécessaires : - Les temps de prière avec la Parole sont des moments heureux. Il y a du plaisir dans ces rencontres avec Dieu, ce sont des moments attendus, qui ont de la saveur. Bien sûr, il arrive que ce soit plus aride, ou plus difficile (quand la Parole me renvoie mes limites ou mes faiblesses), mais vécus dans la confiance, ils sont porteurs de paix et de joie. Pour cela, il faut trouver son rythme et sa façon de faire. Et le faire dans la foi : le Seigneur me répondra, et ce qu’il me donnera est bon pour moi, même si ce n’est pas ce que j’avais imaginé. - Il est utile de mettre en place quelques « astuces » pour surmonter les difficultés les plus fréquentes :

- Le manque de temps : il n’est pas facile de caser un temps gratuit dans nos vies hyperactives. Mais, quand c’est essentiel, on trouve le temps. Un moyen efficace consiste à « programmer » ce temps, à l’intégrer dans l’emploi du temps de la journée ou de la semaine. Comme un rendez-vous à ne pas manquer. Trouver le meilleur moment, où l’on pas dérangée (se retirer dans le secret). Un autre avantage à procéder ainsi est que le fait d’avoir programmé ce temps permet de s’y préparer.

- La difficulté à « se taire » pour écouter ce que cette Parole a à me dire. Se taire, c’est se désencombrer de tout ce qui prend de la place et empêche l’Autre de s’exprimer. Le plus simple peut-être, c’est de commencer un temps de prière en « déposant » ce qui m’encombre. Dire un mot ou faire un geste qui signifie « me voici » (je veux répondre à l’invitation, je veux me rendre disponible), puis exprimer avec quoi je viens (mes préoccupations, mes joies, mes peines, mes questions…). Le fait de « poser » cela fait déjà un peu de place pour la Parole. Pour ouvrir encore plus cet espace, je viens aussi avec une attente, demande ou désir, que j’exprime. Concrètement, « se taire » commence souvent par « parler »

- Composer avec les distractions. J’ai entendu plusieurs fois cette histoire d’un homme qui se vantait de pouvoir prier toute une heure sans être distrait. Mis à l’épreuve… il n’a pas tenu 5 minutes. Dans une certaine mesure, la distraction, le plus simple est de vivre avec. Ne pas lui accorder plus d’importance qu’elle n’en a, et trouver ses petites astuces pour revenir dans la prière (relire le texte, la chasser d’un petit mot…). Traitée comme ça, elle n’est pas trop perturbante, elle n’empêche pas la rencontre et ne nuit pas à sa profondeur. Quelques fois, elle prend trop de place, il peut alors être utile de se demander pourquoi (une résistance ? une saturation ?...)

- Ouvrir des pistes de réflexions avec des supports proposés par d’autres : en utilisant des commentaires, des méditations, des éléments de prédication, des guides de prière… concernant le texte que j’utilise (et que je ne choisis pas complétement, je me laisse guider par des propositions de l’Eglise)

- Quelques fois, en parler avec quelqu’un (groupe, personne de confiance…). C’est aussi une façon d’élargir son horizon et de vérifier quelques intuitions. C’est aussi une façon d’apprendre.

Textes d'étude biblique : Jésus enseigne sur la prière

Deux textes sont proposés pour réfléchir à ce que Jésus enseigne sur la prière. Ces deux textes font partie du « sermon sur la montagne » rapporté dans l’évangile selon Matthieu.

Mt 6, 5-8

5« Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites qui aiment faire leurs prières debout dans les synagogues et les carrefours, afin d’être vus des hommes. En vérité, je vous le déclare : ils ont reçu leur récompense. 6Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le secret. Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. 7Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens ; ils s’imaginent que c’est à force de paroles qu’ils se feront exaucer. 8Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait ce dont vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.


Commentaires :

Le premier de ces deux enseignements de Jésus sur la prière met l’accent sur la relation à Dieu. En premier lieu, il différencie la relation à Dieu et la relation aux hommes. Le lien à Dieu est de l’ordre de l’intime (métaphore de la maison/chambre verrouillée). Cette relation ne se joue pas d’abord sous le regard des hommes, même religieux, même coreligionnaires. Elle est à ce titre un appel à la liberté.

Au verset 5, Jésus invite chacun à une prière du cœur plutôt qu’une prière faite rituellement par devoir. On notera que le terme « hypocrite » évoque en premier lieu des acteurs, ils pouvaient être sincères. Mais Jésus subvertit la notion de rétribution. On passe d’un système fermé (récompense par l’admiration des autres), à un système ouvert (le Royaume).

Au verset 6, Jésus propose une métaphore avec la maison. Les maisons palestiniennes modestes de l’époque ne comportaient qu’une seule pièce. Il ne s’agit donc pas ici de chercher un isolement absolu, mais plutôt l’absence de « témoins pieux » et la présence de Dieu.

Au verset 7, Jésus critique les « redites » païennes, jugées naïves, voire infantiles. La prière n’est pas une demande d’assouvissement immédiat.

Enfin, au verset 8, si « notre Père sait ce dont nous avez besoin », alors il s’agit de prendre Dieu au sérieux.

Finalement, cette relation à Dieu proposée dans le texte interroge la relation entre foi et prière : la foi « limite » la prière (en évitant les flots de paroles inutiles et les spectacles vain), tout autant qu’elle la nourrit (en recherchant la présence de Dieu). Il s’agit donc d’un appel à entrer, par la prière, dans une relation « adulte » avec Dieu


Mt 7, 7-11

7« Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. 8En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira. 9Ou encore, qui d’entre vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ? 10Ou s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? 11Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent.


Commentaires :

Ce second texte est aussi un enseignement sur la prière donné par Jésus. Il interroge notre compréhension de l’exaucement. L’idée de « qui cherche trouve » est présente dans la tradition prophétique (cf par exemple le passage du prophète Jérémie donné ci-dessous) Les versets 7 et 8 fournissent des considérations « générales » sur la prière, dans la continuité de cette tradition prophétique (cf Jérémie) : la prière est d’abord le fait de la révélation divine, elle est une conséquence de la volonté divine de se laisser trouver, c’est un projet de Dieu ; l’homme cherche Dieu, car Dieu s’est d’abord rapproché de l’homme. En conséquence, c’est la « nature » de l’homme qui est définie de manière dynamique : l’homme se construit dans le fait de chercher et de trouver, ces deux termes sont très souvent associés dans les évangiles.

Les versets 9 et 10, à travers des exemples plus particuliers, met en perspective la relation filiale à Dieu. Il y a là un appel à travailler sur son « désir vrai », en transformant le rapport de chacun à l’exaucement de sa prière : c’est en considérant dans la confiance ce qui est reçu que l’on peut interroger son désir et discerner son « désir vrai ».

Le verset 11 rappelle enfin la différence fondamentale entre Dieu et l’homme, qui fait deviner la grandeur et la profondeur de la relation filiale possible avec Dieu.

Finalement, ce texte invite chacun à travailler sur son « désir », avec l’idée que l’homme désire Dieu, mais qu’il ne sait pas le formuler : nous pouvons mesurer à quel point cet enseignement est actuel !


Jr 13, 10-14

10« Ainsi parle le SEIGNEUR : Quand soixante-dix ans seront écoulés pour Babylone, je m’occuperai de vous et j’accomplirai pour vous mes promesses concernant votre retour en ce lieu. 11Moi, je sais les projets que j’ai formés à votre sujet – oracle du SEIGNEUR –, projets de prospérité et non de malheur : je vais vous donner un avenir et une espérance. 12Vous m’invoquerez, vous ferez des pèlerinages, vous m’adresserez vos prières, et moi, je vous exaucerai. 13Vous me rechercherez et vous me trouverez : vous me chercherez du fond de vous-mêmes, 14et je me laisserai trouver par vous – oracle du SEIGNEUR –, je vous restaurerai, je vous rassemblerai de toutes les nations et de tous les lieux où je vous ai dispersés – oracle du SEIGNEUR –, et je vous ramènerai à l’endroit d’où je vous ai déportés.

Prier avec le texte : Les ouvriers à la vigne

Les ouvriers envoyés à la vigne (Mt 20,1-16)

« En effet, le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceuxlà, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.” Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?” Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.” Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.” Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier.  Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !” Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?” C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »


Pour prier avec ce texte :


Avant le temps de prière : décider du moment, du lieu, de la durée (20 mn, 30 mn, 40 mn…)


Au moment voulu, trouver ma façon d’entrer en prière : dire ou signifier « me voici », exprimer ce avec quoi je viens, ce que je désire recevoir


Lire lentement le texte, plusieurs fois si besoin. S’arrêter sur ce qui me touche, me questionne, me choque… Etre attentif à ce qui se passe en moi…


Essayer d’imaginer la scène :

Je regarde le maître du domaine, propriétaire d’une vigne ; il a besoin de monde pour travailler à sa vigne. Je regarde les ouvriers : ceux qui sont embauchés dès le matin, et ceux qui sont embauchés vers midi, vers 15h, puis vers 17h. Je regarde leur aspect : leur robustesse, leur force, leur faiblesse, peut-être aussi, pour ceux qui, le soir venu, n’avait pas trouvé d’employeur. Je regarde l’intendant, que le maître charge de rétribuer les ouvriers les uns après les autres.

Et moi, où suis-je, dans cette scène ? A quel personnage est-ce que je m’identifie spontanément ?


Faire entrer en dialogue cette Parole et ma vie.

Ce passage se situe à la fin de l’évangile de Matthieu, juste avant l’entrée de Jésus dans sa Passion. Cette parabole sur le Royaume des Cieux invite les disciples à entrer dans une logique qui n’est vraiment pas celle des humains ! Mais une chose est sûre : cette logique du Royaume, comme celle de la Pâque du Christ, est fondée sur la bonté du Seigneur. Lorsque Matthieu rédige son évangile, la communauté chrétienne était divisée : ceux qui venaient du judaïsme murmuraient contre les chrétiens issus du paganisme car ils les considéraient comme des derniers venus, et à ce titre, moins méritants qu’eux, qui étaient « en lice » depuis si longtemps !

Ai-je parfois aussi le sentiment d’avoir fait plus et mieux que d’autres, et à ce titre d’avoir droit à plus qu’eux? Est-ce que je crois que « plus je fais », plus j’aurai droit à la manifestation de la bonté du Seigneur ?

J’écoute le maître du domaine lorsqu’il embauche des ouvriers, les uns après les autres. Je l’écoute  proposer aux premiers une pièce d’argent, puis aux suivants : « ce qui est juste ». Je pèse ce mot : « juste ». Qu’évoque-t-il pour moi ?

J’écoute les ouvriers qui donnent leur accord, au début du travail, pour le salaire proposé. Puis je les revois, au moment du paiement. Le maître du domaine a choisi de faire venir en premier les derniers embauchés.

Qu’est-ce que cela m’évoque ?

Je fais attention à l’atmosphère : le calme fait place au bruit, aux protestations. Puis j’écoute la réponse du maître du domaine : sa manière de s’adresser à un ouvrier, le ton de sa voix, les mots employés. Le maître du domaine ne rabaisse pas celui qui a reçu ce qu'il devait recevoir, mais il élève l'autre. Cela est un thème connu de la Bible. Il les place sur un plan d'égalité sans léser celui qui a mérité le tarif par son travail.

Suis-je capable de me réjouir de ce que l’autre, qui a peut-être moins « mérité » que moi, soit élevé ? Ou est-ce que je me sens jaloux ? Je demande au Seigneur de me faire connaître ses intentions, sans comparer les personnes, en accueillant et non en calculant accueillant.

Je regarde les déplacements du maître, qui part embaucher, à toute heure du jour. Je regarde le travail des ouvriers : comment les ouvriers de la première heure endurent la chaleur ; comment ils sont rejoints, au fil du jour, par d’autres. Je contemple cette vigne, où tant d’ouvriers travaillent ensemble à la fin de la journée : je vois le travail accompli, et celui qui reste à faire. Puis je regarde le moment de la rétribution : cette pièce d’argent, le salaire d’une journée de travail, est donnée aussi bien aux derniers qu’aux premiers. Les premiers ne sont pas lésés ; mais les derniers reçoivent gracieusement autant qu’eux.

Cela vient-il heurter mes conceptions de la justice ? En quoi cela révèle-t-il la bonté du maître du domaine ?

La pièce d’argent est le salaire qui permettait à l’ouvrier et à sa famille de vivre. Ce minimum nécessaire, le Seigneur veut le donner à tous. Son Amour ne se donne jamais à moitié sous prétexte qu’on ne le mérite pas.

Comment est-ce que je peux entrer dans cette joie du Royaume qui ouvre un horizon où nous sommes tous frères ?


Avant d’achever mon temps de prière : Faire le point sur ce que j’ai reçu, sur ce que je veux garder. Remercier. Terminer en me rappelant que je suis envoyé dans le monde et en communion avec d’autres (avec quelques mots, le Notre Père, un psaume, …)

Prier avec le texte : Elie à l'Horeb

1R 19, 9-14 : Elie à l’Horeb (TOB)

9Elie arriva là, à la caverne, et y passa la nuit. – La parole du SEIGNEUR lui fut adressée : « Pourquoi es-tu ici, Elie ? » 10Il répondit : « Je suis rempli de zèle pour le SEIGNEUR, le Dieu de l’univers : les fils d’Israël ont abandonné ton alliance, ils ont démoli tes autels et tué tes prophètes par l’épée ; je suis resté moi seul, et l’on cherche à m’enlever la vie. » – 11Le SEIGNEUR dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne, devant le SEIGNEUR ; voici, le SEIGNEUR va passer. » Il y eut devant le SEIGNEUR un vent fort et puissant qui érodait les montagnes et fracassait les rochers ; le SEIGNEUR n’était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre ; le SEIGNEUR n’était pas dans le tremblement de terre. 12Après le tremblement de terre, il y eut un feu ; le SEIGNEUR n’était pas dans le feu. Et après le feu une voix de fin silence. 13Alors, en l’entendant, Elie se voila le visage avec son manteau ; il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Une voix s’adressa à lui : « Pourquoi es-tu ici, Elie ? » 14Il répondit : « Je suis rempli de zèle pour le SEIGNEUR, le Dieu de l’univers : les fils d’Israël ont abandonné ton alliance, ils ont démoli tes autels et tué tes prophètes par l’épée ; je suis resté moi seul, et l’on cherche à m’enlever la vie. »

Pour prier avec ce texte


Avant le temps de prière : décider du moment, du lieu, de la durée (20 mn, 30 mn, 40 mn…)


Au moment voulu, trouver ma façon d’entrer en prière : dire ou signifier « me voici », exprimer ce avec quoi je viens, ce que je désire recevoir


Lire lentement le texte, plusieurs fois si besoin. S’arrêter sur ce qui me touche, me questionne, me choque… Etre attentif à ce qui se passe en moi…


Essayer d’imaginer la scène :

Elie vient d'opérer un coup d'éclat en manifestant que son Dieu est plus fort que les Baals, les divinités adorées par les païens... jusqu'à tuer tous les prophètes de Baal. Après cet épisode, la reine Jézabel s'est jurée de le faire mourir. Découragé, presque désespéré, Elie fuit au désert, prêt à se laisser mourir. Cependant, le Seigneur ne l'oublie pas : un ange lui apporte réconfort et nourriture, et Elie se met en marche vers l'Horeb, où, comme Moïse quelques siècles plus tôt, le Seigneur va lui apparaître. Imaginer la caverne dans laquelle Elie se tient, sur cette montagne éloignée ; le visage d'Elie, son attitude, le manteau qu'il porte et avec lequel il se couvrira le visage ; les événements climatiques, la chaleur ou la fraîcheur, les sons entendus...


Faire entrer en dialogue cette Parole et ma vie.

Regarder Elie : il se laisse interroger et trouver par le Seigneur. A la question du Seigneur "que fais-tu là", il répond simplement, mais la première chose qu'il dit est ce qui l’anime : une ardeur jalouse pour le Seigneur, un feu intérieur qui le conduit à tout faire pour que le Seigneur seul soit adoré et servi. Il est en colère contre Israël qui a un cœur partagé entre Dieu et des idoles.

Y a-t-il des idoles aujourd'hui qui voudraient se partager mon cœur ? J'essaie de les nommer tranquillement, sous le regard d’amour du Père. Est-ce que moi aussi je suis en colère après les miens en voyant leur cœur partagé par des idoles ?

Ici, non seulement Dieu parle et se révèle, mais il prévient qu'il va passer.

Est-ce que j’entends que Dieu va « passer » pour moi ? Comment je m’y prépare ?

A l'approche de Dieu, les éléments se déchaînent : ouragan violent, tremblement de terre, feu. Ces éléments rappellent la manifestation de Dieu à Moïse sur le Sinaï (Ex 19,16-19). Ils peuvent aussi faire référence aux pouvoirs attribués aux baals (dieux de la foudre, de l'orage...) Dans ces manifestations imposantes, puissantes, Dieu n'est pas. Elie reconnaît la présence de Dieu "à la voix du fin silence" : un silence qui le convoque à sortir de la caverne où il était pour se tenir devant le Seigneur.

Dieu se manifeste dans un silence. En quoi cela vient-il rejoindre ou au contraire heurter mon image de Dieu ? Quelles représentations cela me demande-t-il de lâcher ?

Au début et à la fin du récit, le dialogue entre Dieu et Elie sont en apparence les mêmes. Mais entre les deux, le Seigneur a fait cheminer Elie : juste avant ce récit, il avait cru bon de montrer aux yeux de tout le peuple que le Seigneur est bien plus puissant que les Baals (1R 18) et il avait convoqué le Seigneur à se montrer puissant. Aujourd'hui Elie apprend que Dieu se fait proche et parle dans le silence absolu.

Et moi, quel chemin ai-je parcouru avec ce récit ? Quels sont mes silences « habités » ? Je peux demander à Dieu qu’il m’aide à y discerner sa présence.


Avant d’achever mon temps de prière : Faire le point sur ce que j’ai reçu, sur ce que je veux garder. Remercier. Terminer en me rappelant que je suis envoyé dans le monde et en communion avec d’autres (avec quelques mots, le Notre Père, un psaume, …)

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