La prière comme puissance de transformation
Est-ce que la prière peut transformer ma vie ? Comment, dans quel sens ?
Pour tenter de saisir quelques éléments, nous pouvons étudier le psaume 21(22) comme un témoignage. Des hommes ont prié Dieu depuis très longtemps. Nous recueillons le témoignage de l’un d’entre eux, « David ». Mieux qu’un discours, son témoignage il nous l’apporte en nous offrant sa prière.
Ce psaume est remarquable pour plusieurs raisons : rappelons-nous d’abord que c’est la prière que Jésus a faite sienne sur la croix, et essayons ensuite d’entrer dans toute la richesse créatrice du dialogue qui s’y joue entre Dieu et l’homme.
Etude Biblique Psaume 21/22
Du chef de chœur, sur « Biche de l’aurore ». Psaume de David.
2Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? J’ai beau rugir, mon salut reste loin. 3Le jour, j’appelle, et tu ne réponds pas, mon Dieu ; la nuit, et je ne trouve pas le repos.
4Pourtant tu es le Saint : tu trônes, toi la louange d’Israël ! 5Nos pères comptaient sur toi ; ils comptaient sur toi, et tu les libérais. 6Ils criaient vers toi, et ils étaient délivrés ; ils comptaient sur toi, et ils n’étaient pas déçus.
7Mais moi, je suis un ver et non plus un homme, injurié par les gens, rejeté par le peuple. 8Tous ceux qui me voient me raillent ; ils ricanent et hochent la tête : 9« Tourne-toi vers le SEIGNEUR ! Qu’il le libère, qu’il le délivre, puisqu’il l’aime ! »
10Toi, tu m’as fait surgir du ventre de ma mère et tu m’as mis en sécurité sur sa poitrine. 11Dès la sortie du sein, je fus remis à toi ; dès le ventre de ma mère, mon Dieu, c’est toi ! 12Ne reste pas si loin, car le danger est proche et il n’y a pas d’aide.
13De nombreux taureaux me cernent, des bêtes du Bashân m’encerclent. 14Ils ouvrent la gueule contre moi, ces lions déchirant et rugissant. 15Comme l’eau je m’écoule ; tous mes membres se disloquent. Mon cœur est pareil à la cire, il fond dans mes entrailles. 16Ma vigueur est devenue sèche comme un tesson, la langue me colle aux mâchoires. Tu me déposes dans la poussière de la mort.
17Des chiens me cernent ; une bande de malfaiteurs m’entoure : ils m’ont percé les mains et les pieds. 18Je peux compter tous mes os ;
des gens me voient, ils me regardent. 19Ils se partagent mes vêtements et tirent au sort mes habits.
20Mais toi, SEIGNEUR, ne reste pas si loin !
O ma force, à l’aide ! Fais vite ! 21Sauve ma vie de l’épée et ma personne des pattes du chien ; 22arrache-moi à la gueule du lion, et aux cornes des buffles…
Tu m’as répondu !
23je vais redire ton nom à mes frères et te louer en pleine assemblée : 24Vous qui craignez le SEIGNEUR, louez-le ! Vous tous, race de Jacob, glorifiez-le ! Vous tous, race d’Israël, redoutez-le !
25Il n’a pas rejeté ni réprouvé un malheureux dans la misère ; il ne lui a pas caché sa face ; il a écouté quand il criait vers lui. 26De toi vient ma louange ! Dans la grande assemblée, j’accomplis mes vœux devant ceux qui le craignent : 27Les humbles mangent à satiété ; ils louent le SEIGNEUR, ceux qui cherchent le SEIGNEUR : « A vous, longue et heureuse vie ! »
28La terre tout entière se souviendra
et reviendra vers le SEIGNEUR ; toutes les familles des nations se prosterneront devant sa face : 29Au SEIGNEUR, la royauté ! Il domine les nations. 30Tous les heureux de la terre ont mangé : les voici prosternés ! Devant sa face, se courbent tous les moribonds : il ne les a pas laissé vivre. 31Une descendance servira le SEIGNEUR ;
on parlera de lui à cette génération ; 32elle viendra proclamer sa justice, et dire au peuple qui va naître ce que Dieu a fait.
Commentaires :
Ce psaume est structuré en 2 grandes parties :
- V 1 à 22 : cri vers Dieu, expression d’une souffrance, phase de confrontation et de dialogue avec Dieu
- V 23 à 30 : action de grâce, expression de paix, de joie et de louange, phase de communion avec Dieu
On ne sait pas quel est l’unité de temps de ce psaume, s’il reflète le cheminement d’un seul temps de prière ou d’un temps relativement long. Il me semble que ça n’a pas beaucoup d’importance, ce qui compte c’est d’observer ce qui se passe dans cette prière, ce qu’elle change, comment Dieu s’exprime, comment le dialogue se noue, comment le psalmiste se présente à Dieu et comment il évolue.
Pour nous, la lecture peut aussi se présenter à plusieurs niveaux, sur plusieurs échelles de temps, un jour, une période ou toute une vie.
On observe un changement au V 22b (tu m’as répondu)
Cette affirmation semble un peu énigmatique, on ne connait pas le contenu de cette réponse, ni même la forme qu’elle a prise. Par contre, on en saisit les effets, perceptibles dans toute la suite du psaume.
Le psalmiste, dans la première partie, s’adresse à Dieu par des « reproches », des mots de frustration, voire de la colère. Il exprime ses souffrances physiques et morales, ses angoisses, ses craintes (ses « ennemis » même s’ils ne sont pas clairement identifiés). Visiblement, il n’est en paix ni avec lui-même, ni avec les autres, ni avec Dieu.
Le psalmiste se présente devant Dieu tel qu’il est. Il ne se cache pas, ne fait pas semblant, sa prière est d’abord un cri pour exprimer son état d’esprit qui n’est pas positif. Il a suffisamment de confiance pour exprimer même de la colère et des reproches à Dieu, pour le questionner sur son mode de présence. Il lui dit « tu » Suffisamment de confiance pour être vrai et poser sa souffrance, ses peurs et ses incompréhensions. Ceci est fondamentalement la prière d’un croyant : on ne s’adresse pas ainsi à quelqu’un qui n’existe pas ou qui est trop abstrait, ou trop lointain…. Et quel est ce Dieu dont il se sent abandonné ? Peut-être y-a-t-il là une invitation à « abandonner » certaines images/représentation de Dieu. Peut-être parfois devons-nous faire le deuil d’une certaine image de Dieu pour que Dieu nous rejoigne à nouveau, de manière nouvelle.
Lorsque Jésus sur la croix évoque le début de ce psaume « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné… », ce n’est peut-être pas une parole de doute, mais au contraire une parole de confiance dans la souffrance. Peut-être même est-ce une clef de lecture de la passion.
On peut observer quelles sont les demandes qu’adresse à Dieu le psalmiste : V 12 et 20 « ne sois pas loin », v20-22 aide, secours, paix de l’âme, libération des « ennemis », avec une notion d’urgence. On pourrait croire que la demande apparente concerne une aide qui anéantirait les ennemis, les autres. Ce n’est pas du tout formulé ainsi. Le désir profond exprimé ici est une proximité existentiellement retrouvée avec Dieu, une paix restaurée, une délivrance, sans trop de précision sur la forme qu’elle prendra. Là aussi cela reflète une grande confiance (il semble exprimer quelque chose comme : la forme que tu voudras donner à ma délivrance sera bonne pour moi, je le sais, mais je l’attends de tout mon être)
Dans la seconde partie du psaume, le psalmiste exprime une paix (re)trouvée.
D'abord une paix avec lui-même : au V23 la peur a disparu, il a repris courage et est prêt à se mettre debout (discours en « je » et au futur, signe d’une appropriation de cette paix pour lui-même). Ensuite, une paix avec les autres : au V24 il a un discours en « vous ». Le psalmiste se projette dans son discours vers les autres. Il ne les voit plus comme des ennemis à combattre mais comme des frères à qui annoncer la gloire de Dieu. Enfin, une paix avec Dieu. A partir du v25, le discours est principalement à la 3è personne (sauf v26 qui indique d’où vient cette louange), c’est chant de louange. Le psalmiste se reçoit comme faisant partie d’un peuple ou chacun est concerné par l’Alliance, par l’amour de Dieu, un peuple tout entier appelé à naitre.
Cette paix le conduit à la joie qui se perçoit dans l’hymne de louange des v 25 à 32.
Mais alors, qu’est ce qui a changé ? Il n’y a pas d’indication précise sur le monde extérieur, par exemple pas de remerciement explicite suite à une victoire, comme on peut en trouver dans d’autres psaumes. Ici l’accent est mis sur les changements intérieurs. Qui que soit ou quoi que soit l’« ennemi », qu’il se trouve à l’extérieur (les autres) où à l’intérieur du psalmiste (lui-même à travers ses souffrances et ses limites), le dialogue avec Dieu a eu pour effet un changement radical d’attitude face à lui-même, face au monde, face à Dieu.
Finalement, en quoi a-t-il été exaucé ? Peut-être a-t-il acquis une liberté intérieure, il n’est plus atteint dans son être par les « ennemis », il n’a plus peur, sa souffrance n’est plus première. Et si l’on reprend les demandes exprimées aux v 20-22, elles ont toutes reçu une réponse : l’aide et le secours de Dieu sont arrivés (don de la force - je vais redire ton nom à mes frères….en pleine assemblée- en réponse au v 20 ; don de la délivrance de l’âme, disparition de la peur et de l’angoisse, libération des ennemis, dans le sens où il n’est plus atteint dans son être par les sarcasmes et le mépris ; don de la communion avec Dieu, exprimée dans le chant de louange)
Une autre question que l’on peut poser à ce psaume, c’est la manière dont Dieu « parle ». On peut percevoir le « discours » de Dieu, par l’Esprit sous 2 formes, une dans la première partie, une autre dans la seconde.
Dans la 1ère partie, il y a un dialogue, le psalmiste « résiste » à la parole de Dieu. Ici Dieu parle en faisant appel à la mémoire du psalmiste, il lui rappelle ce que ses pères lui ont transmis de lui, comment il a aimé son peuple (v 4-6), comment il l’a créé lui, et aimé (v 10-11). Dans cette partie, il y a alternance entre ce « faire mémoire », où l’on discerne le lieu d’où Dieu parle, et le ressenti du psalmiste qui objecte en exprimant sa souffrance (le dialogue s’articule avec des termes comme c’est Toi/et moi…). Dieu ici s’appuie sur ce que le psalmiste a reçu des autres par une « tradition », un « enseignement », pour ensuite le faire approprier en profondeur par le psalmiste. Sa Parole est accessible à partir d’un vécu du psalmiste, elle l’invite à opérer un déplacement en s’appuyant sur ce qu’il a reçu des autres, en lui rappelant qu’il n’est pas croyant tout seul. Le dialogue se joue sur 2 niveaux : le niveau « social », où le « faire mémoire » concerne tout le peuple et l’objection répond par le refus apparent du peuple vis-à-vis du psalmiste qui pourtant est fidèle ; le niveau « intime » où Dieu se rappelle comme créateur aimant, comme origine et raison du psalmiste, et l’objection du psalmiste qui alors ne comprend pas le sens de sa souffrance.
Dans la 2ème partie, il y a une communion qui fait que Dieu « parle » à travers les mots du psalmiste (v 26, de toi vient ma louange), il a lâché prise, s’est approprié, s’est laissé habiter par cette parole qui l’a libéré et en même temps est devenue sienne. Il y a eu une conversion (retournement, de soi il s’est tourné vers les autres et vers Dieu, ce qui semble ici indissociable, et renonçant à ne considérer que ses propres limites)
On ne sait pas quel est le « contenu » de la réponse : soit c’est indicible, il n’y a pas de mots, soit, et ce n’est pas incompatible, ce n’est pas l’important dans ce psaume. Cela nous fait réfléchir aux « critères » qui nous font dire si c’est bien Dieu qui nous parle dans la prière ou pas : ces critères ne sont pas dans un contenu (Dieu te parle dans la mesure où il te dit telle ou telle chose), mais dans un effet produit (Dieu te parle car il agit en toi et te transforme). L’hébreu emploie le même mot pour parole et pour « chose », « affaire ». Dans l’Ancien Testament la parole, en particulier la Parole de Dieu, est toujours agissante. C’est une parole créatrice.
Le psaume se termine par un chant de louange, fruit de la prière. Elle s’exprime dans un hymne dans lequel on trouve une proclamation de ses œuvres envers les plus faibles (v 25-27), sa gloire et son règne (v 28-29), l’espérance qu’il annonce (v 30-32). Cette louange est puissance de paix : tourné avec les autres vers le Père, il n’y a plus de peur, plus de conflit, mais une seule humanité pour ce temps (toutes les familles de la terre, les heureux, les moribonds), et pour les temps à venir (la descendance, le peuple qui va naître), elle est porteuse d’espérance (v 31-32) et de joie (ensemble de l’hymne), elle est communion, liant intimement le fait d’être tournée vers les autres et vers Dieu.
Finalement, ce psaume pourrait être l’histoire de chacun. Il nous montre aussi comment cette histoire peut se jouer dans la prière.
Prier avec un texte : le lavement des pieds
Jn 13, 1-20 (TOB)
1Avant la fête de la Pâque, Jésus sachant que son heure était venue, l’heure de passer de ce monde au Père, lui, qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême. 2Au cours d’un repas, alors que déjà le diable avait jeté au cœur de Judas Iscariote, fils de Simon, la pensée de le livrer, 3sachant que le Père a remis toutes choses entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il va vers Dieu, 4Jésus se lève de table, dépose son vêtement et prend un linge dont il se ceint. 5Il verse ensuite de l’eau dans un bassin et commence à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. 6Il arrive ainsi à Simon-Pierre qui lui dit : « Toi, Seigneur, me laver les pieds ! » 7Jésus lui répond : « Ce que je fais, tu ne peux le savoir à présent, mais par la suite tu comprendras. » 8Pierre lui dit : « Me laver les pieds à moi ! Jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu ne peux pas avoir part avec moi. » 9Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, non pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » 10Jésus lui dit : « Celui qui s’est baigné n’a nul besoin d’être lavé, car il est entièrement pur : et vous, vous êtes purs, mais non pas tous. » 11Il savait en effet qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il dit : « Vous n’êtes pas tous purs. »
12Lorsqu’il eut achevé de leur laver les pieds, Jésus prit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que j’ai fait pour vous ? 13Vous m’appelez “le Maître et le Seigneur” et vous dites bien, car je le suis. 14Dès lors, si je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; 15car c’est un exemple que je vous ai donné : ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi.
Pour prier avec ce texte
Avant le temps de prière : décider du moment, du lieu, de la durée (20 mn, 30 mn, 40 mn…)
Au moment voulu, trouver ma façon d’entrer en prière : dire ou signifier « me voici », exprimer ce avec quoi je viens, ce que je désire recevoir
Lire lentement le texte, plusieurs fois si besoin.
M’arrêter sur ce qui me touche, sur ce qui m’interpelle, me questionne, …. Y rester tant que j’y trouve du gout, tant qu’il se « passe des choses »
Essayer d’imaginer la scène :
Je regarde la scène... Les disciples sont rassemblés avec Jésus dans la chambre haute, cette pièce que Jésus a fait préparer pour célébrer la Pâque avec ses amis.
J'imagine cette pièce "garnie de coussins", la lumière des lampes à huile, les disciples couchés sur les coussins, écoutant Jésus qui leur parle, qui fait la bénédiction du repas pascal. Je me laisse conduire par l'Esprit et je prends place avec eux...
Nous sommes à l'aube de la Passion du Seigneur. Il le sait et ses disciples sentent le danger qui rôde autour de lui. Comment est l'atmosphère ? Qu'est-ce que j'en perçois ?
Je me laisse habiter par la présence toute simple du Seigneur parmi ses amis, tout près de moi, partageant le repas. Qu'est-ce qui me touche ?
Faire entrer en dialogue cette Parole et ma vie.
Un geste fou : le Seigneur se lève et se met aux genoux de ses disciples pour leur laver les pieds, même à Judas, celui qui va le trahir par un baiser. Jésus fait alors exploser toutes les représentations de Dieu qu'ils pouvaient avoir en tête. Je contemple ce geste, j’observe la réaction de Pierre.
Et moi quel visage a le Dieu en qui je crois ? Est-ce que c'est le visage d'un Dieu a genoux, courbé sur mes pieds ou bien est-il autre ? Est-ce difficile à accueillir pour moi ou non ? Pourquoi ?
« Il les aima jusqu’à l’extrême…comprenez-vous ce que j’ai fait pour vous ? »
Comme si Jésus laissait à chacun de ses disciples, un testament "vous aussi faites de même", il fait de son geste la source de tous nos gestes d'amour faits pour d'autres. Il y a quelque chose de démesuré dans cet amour manifesté en se mettant aux pieds même du traitre qui le livrera quelques heures plus tard.
Et le Seigneur nous envoie vivre dans le monde, porteurs, porteuses de cette démesure d'amour.
Comment est-ce que je prends la « mesure » de cette « démesure » ? Je laisse résonner ces Paroles : Il m’aime, Il nous aime jusqu’à l’extrême…qu’est-ce que nous comprenons ?
Je regarde mes lieux de vies, ceux et celles avec qui je les partage. De quelle manière suis-je aujourd'hui appelé(e) à aimer toutes ces personnes que je croise, avec qui je vis ?
Avant d’achever mon temps de prière :
Faire le point sur ce que j’ai reçu, sur ce que je veux garder.
Remercier.
Terminer en me rappelant que je suis envoyé dans le monde et en communion avec d’autres (avec quelques mots, le Notre Père, un psaume, …)
Prier avec un texte : psaume 83/84
1Du chef de chœur ; sur la guittith. Des fils de Coré, psaume.
2Comme elles sont aimées, tes demeures, SEIGNEUR de l’univers ! 3Je languis à rendre l’âme après les parvis du SEIGNEUR. Mon cœur et ma chair crient vers le Dieu vivant. 4Le moineau lui-même trouve une maison, et l’hirondelle un nid pour mettre sa couvée, près de tes autels, SEIGNEUR de l’univers, mon roi et mon Dieu. 5Heureux les habitants de ta maison : ils te louent sans cesse !
6Heureux l’homme qui trouve chez toi sa force : de bon cœur il se met en route ; 7en passant par le val des Baumiers ils en font une oasis,
les premières pluies le couvrent de bénédictions. 8Toujours plus ardents, ils avancent et se présentent devant Dieu à Sion. 9SEIGNEUR, Dieu de l’univers, écoute ma prière ; prête l’oreille, Dieu de Jacob.
10O Dieu, vois celui qui est notre bouclier, regarde le visage de ton messie. 11Puisqu’un jour dans tes parvis en vaut plus de mille, j’ai choisi : plutôt rester au seuil de la maison de mon Dieu que de loger sous les tentes des infidèles. 12Oui, le SEIGNEUR Dieu est un soleil et un bouclier ;
le SEIGNEUR donne la grâce et la gloire, il ne refuse pas le bonheur
à ceux qui vont sans reproche. 13SEIGNEUR de l’univers, heureux l’homme qui compte sur toi !
Pour prier avec ce texte
Avant le temps de prière : décider du moment, du lieu, de la durée (20 mn, 30 mn, 40 mn…)
Au moment voulu, trouver ma façon d’entrer en prière : dire ou signifier « me voici », exprimer ce avec quoi je viens, ce que je désire recevoir
Lire lentement le texte, plusieurs fois si besoin.
M’arrêter sur ce qui me touche, sur ce qui m’interpelle, me questionne, …. Y rester tant que j’y trouve du gout, tant qu’il se « passe des choses »
Essayer d’imaginer la scène (situer et comprendre) :
Ce psaume est un psaume de pèlerinage, chanté pendant la marche, sans doute pour la Fête des Tentes à l’automne. Celle-ci rappelle la sortie d’Égypte et plus précisément les quarante années au cours desquelles les Hébreux vécurent dans le désert en route vers la Terre sainte, guidés par Moïse. Pendant tout ce temps-là, les Hébreux avaient habité dans des tentes, ou des huttes, et c’est pourquoi à l’occasion de cette fête les juifs bâtissent une petite cabane dans leur cour, jardin ou encore sur leur balcon. Les pèlerins entrent à Jérusalem, ils sont heureux d’être arrivés bien sûr. Un dialogue s’établit entre les pèlerins et les prêtres de Jérusalem. Les premiers envient le sort des autres qui vivent si proches du Temple et risquent d’oublier cet appel à la louange.
Faire entrer en dialogue cette Parole et ma vie.
Ce psaume exprime le désir des pèlerins d’arriver au sanctuaire, dans la maison de Dieu, à Jérusalem, Sion ; de nombreux mots expriment ce désir.
Ce désir est plus profondément, la recherche de Dieu. Il manifeste une grande foi en la seule puissance de Dieu.
Mais qui est ce Dieu ? Dieu est une personne, qui voit et entend, Il est le Créateur qui continuellement crée et recrée, proche de chacun de nous, généreux, le même hier aujourd’hui et demain…
Quel est mon désir ? Quelle est ma recherche de Dieu ?
Ce psaume chante la louange du créateur, la joie de la « maison de Dieu »
Quelle est ma louange aujourd’hui ? Pour ma vie ? pour le monde ?
« Puisqu’un jour dans tes parvis en vaut plus de mille, j’ai choisi… »
Qu’est-ce qui nourrit ma foi ? Quelle est cette joie qu’elle me donne ? A quoi me permet-elle de résister ?
Avant d’achever mon temps de prière :
Faire le point sur ce que j’ai reçu, sur ce que je veux garder.
Remercier.
Terminer en me rappelant que je suis envoyé dans le monde et en communion avec d’autres (avec quelques mots, le Notre Père, un psaume, …)
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