1er mai 2021
"Le Père m’aime parce que je donne ma vie, pour ensuite la recevoir à nouveau." (Jn 10,17)
Donner sa vie pour ensuite la recevoir à nouveau. Cela semble paradoxal, et pourtant il s'agit d'une parole de sagesse universelle. Donner sa vie, ce n'est pas pour tout un chacun risquer de mourir pour telle ou telle cause, c'est renoncer à un égoïsme qui enferme et consacrer sa vie aux autres. C'est risqué, bien sûr, car aimer de manière non égoïste nous expose aux blessures et aux rejets. Mais nous constatons souvent qu'aimer et servir, gratuitement, nous permet en fait de devenir nous-mêmes, toujours plus et mieux. Puissions nous ne plus avoir peur de donner notre vie, afin de la recevoir, nouvelle, plus pleine !
30 avril 2021
"Dès à présent nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté" (1Jn3,2a)
Telle est la condition humaine, toujours entre le "déjà" et le "pas encore". Mais cette sorte de déséquilibre permanent est aussi ce qui nous rend vivants, ce qui nous met en mouvement. Aujourd'hui, nous attendons le "monde d'après", nous espérons qu'il sera plus habitable et plus durable. Il n'est pas encore manifesté, mais il est déjà présent dans ce sens où nous avons beaucoup de données pour le penser et l'imaginer : à la fois des erreurs à éviter et des potentialités à déployer. Puissions-nous assumer d'être enfants de Dieu, aujourd'hui et demain !
29 avril 2021
"Puisque nous sommes à l’œuvre avec lui, nous vous exhortons à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu" (2 Co6,1)
Nous sommes à l'œuvre avec lui. Ce n'est pas une question, mais une affirmation. La grâce de Dieu est donnée gratuitement, mais elle contient en elle un appel : faire s'épanouir les fruits de la grâce, pour que la vie surabonde en toutes circonstances. Comme le disait le théologien allemand Dietrich Bonhoeffer "La grâce qui coûte, c'est l'Évangile qu'il faut toujours chercher à nouveau. Elle coûte parce qu'elle est, pour l'homme, au prix de sa vie ; elle est grâce parce que, alors seulement, elle fait à l'homme cadeau de la vie". Aujourd'hui, dans les tourments de notre temps, ne laissons pas sans effet la grâce reçue !
28 avril 2021
"Il n’y a aucun salut ailleurs qu’en lui ; car aucun autre nom sous le ciel n’est offert aux hommes, qui soit nécessaire à notre salut" (Ac4,12)
"Hors l'Eglise, point de salut" est une maxime qui a prévalu pendant des siècles, avec tous les dégâts que l'on connait : intolérances, inquisition, croisades, guerres de religions... pour finalement discréditer les églises qui maintiennent ce discours. Mais ce n'est pas ce que dit le texte des actes. Ce que dit ici le discours de Pierre, c'est qu'en Jésus Christ (et non l'Eglise visible) est le salut pour tous, parce qu'il est et restera offert. Et ceci est valable aussi pour ceux qui n'y croient pas. La mission des Eglises est alors d'aider le monde à le reconnaitre, pas celle d'imposer une adhésion en brandissant une menace sans fondement. Que le Seigneur nous aide à porter son nom au monde !
27 avril 2021
"Quand tu criais sous l’oppression, je t’ai délivré, je t’ai répondu dans le secret de l’orage" (Ps 81,8)
Dans sa prière, le psalmiste est invité à relire sa vie. C'est ce retour sur soi qui lui permet de voir ce que, sur le moment, il n'avait peut-être pas perçu : Dieu était à ses côtés, discrètement mais réellement, dans ses jours difficiles. On ne sait pas quelle forme a pris la libération ni quel contenu a eu la réponse, mais le psalmiste peut les repérer en lui. Et cela lui donne confiance : Dieu sera là, avec lui, chaque jour, même quand il ne sera pas capable de s'en rendre compte. Puissions nous, nous aussi, relire nos vies pour y trouver les traces de Dieu, et ainsi puiser la confiance et la force du présent !
26 avril 2021
"Voyez de quel grand amour le Père nous a fait don : nous sommes appelés enfants de Dieu ; et nous le sommes ! Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître : il n’a pas découvert Dieu." (1Jn3,1)
Voilà un paradoxe toujours actuel. Nous sommes tous enfants de Dieu, même ceux qui n'y croient pas. Pourtant, on a tendance à n'appeler "enfants de Dieu" que les croyants : ceux qui y croient, pour se "mettre à part" dans une posture légèrement condescendante, ceux qui n'y croient pas pour "catégoriser" les croyants, avec une posture légèrement ironique. Aucune de ces deux attitude n'est ajustée, car l'amour de Dieu pour tous ne s'épanouit ni dans l'orgueil, ni dans l'ironie. Il ne peut qu'être reçu au delà de ce qui sépare. Qu'il fasse de nous tous des frères en humanité !
25 avril 2021
" Je suis le bon berger : le bon berger se dessaisit de sa vie pour ses brebis." (Jn 10,11)
Jésus est allé jusqu'au bout de cette parole, donnant sa vie et sa mort pour que le monde soit sauvé. Mais il a envoyé, et envoie encore aujourd'hui des êtres humaine pour être "berger des brebis". Que signifie pour eux "se dessaisir" de leur vie ? Au delà des cas extrêmes ou aujourd'hui encore on meurt pour sa foi, cela signifie d'abord une vie qui met en premier le bien-être de tous, avant un certain nombre de préoccupations égoïstes. C'est ce que nous attendons de nos dirigeants et nos responsables économiques. C'est ce qu'attendent de nous tous les personnes qui nous sont confiées dans nos différents contextes. Puissions-nous être de bons bergers !