19 novembre 2020
"«Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue !»" (Lc 18,41)
En posant cette question à l'aveugle, Jésus permet à celui-ci de mettre des mots sur son désir profond, son désir vrai. Il l'invite à chercher en lui-même ce qui est le plus important, le plus essentiel. C'est ainsi que sa vie sera transfigurée, c'est ainsi qu'il sera sauvé. Cette question, c'est aussi la nôtre : dans notre monde éclaté, dans nos vies dispersées, qu'est-ce qui compte vraiment ? Qu'est-ce qui nous est essentiel pour vivre pleinement ? Puissions-nous trouver nos mots pour le dire, et les confier au Seigneur qui vient vers nous, afin qu'il nous donne d'entrer dans sa vie !
18 novembre 2020
"Qu’il est difficile à ceux qui ont les richesses de parvenir dans le Royaume de Dieu ! Oui, il est plus facile à un chameau d’entrer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu" (Lc 18,24b-25)
Il nous faut le reconnaitre : la vérité de cette parole de Jésus nous saute à la figure. Les "richesses" de notre monde : économie basée sur le profit et la croissance, course aux "progrès" technologiques et biologiques, besoin de "sécuriser" son avenir... Tout ceci nous empêche de lutter contre la surconsommation, la pollution, et ce malgré le fait que cette pandémie nous pose un certain nombre de bonnes questions. C'est un constat : nous sommes incapables de nous sauver. Heureusement, comme Jésus l'ajoute "Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu" (Lc 18,27) !
17 novembre 2020
"Silence, toute créature, devant le SEIGNEUR, car il se réveille et sort de sa demeure sainte" (Za 2,17)
Le Seigneur vient délivrer son peuple en exil. A son approche, le prophète Zacharie demande un silence. Non le silence oppressé de celui à qui l'on confisque la parole, mais le silence ouvert de celui qui a conscience d'accueillir une joie au delà des mots. Dans le brouhaha des actualités où se mêlent espoirs et déceptions, gravité et légèreté, mensonge et vérité, tensions et fraternités, puissions nous prendre le temps du silence. Silence pour entendre la voix de Celui qui est déjà là, silence pour accueillir sa vie qui est non pas hors, mais au delà du bruit et des mots !
16 novembre 2020
"Ainsi parle le SEIGNEUR de l’univers : Mes villes regorgeront encore de biens. Le SEIGNEUR consolera encore Sion, il choisira encore Jérusalem." (Za 1,17)
Alors que le peuple est enfoncé dans un exil dont il ne voit pas le bout, Zacharie vient lui rapporter une parole d'espérance, une promesse renouvelée : oui, le Seigneur choisira encore Jérusalem (dont le nom signifie "fille de la paix"). Cette parole est pour nous dans notre exil sanitaire et économique : le Seigneur nous choisira encore et à nouveau, il nous conduira dans la paix et dans une forme d'abondance nouvelle, celle qui n'exclut personne. Puissions nous y croire, car c'est déjà une manière de nous y préparer !
15 novembre 2020
" Entre dans la joie de ton maître" (Mt 25, 21b)
Il arrive parfois que des fils aient du mal à "reprendre" une entreprise créée par leur père. Pas forcément parce qu'ils n'ont pas la compétence, ni par une moindre capacité de travail, mais parce que s'ils héritent d'une affaire qui tourne, ils n'héritent pas du plaisir de la création. Or, c'est bien de cela qu'il s'agit. Faire fructifier les talents, c'est créer à partir de ce que l'on a reçu. Et participer à la joie de la création. Puissions-nous, tels ces serviteurs fidèles, nous appuyer sur ce que nous avons reçu, chacun, pour participer avec joie à la création du monde nouveau que nous attendons !
14 novembre 2020
"Le Règne de Dieu ne vient pas comme un fait observable. On ne dira pas : “Le voici” ou “Le voilà”. En effet, le Règne de Dieu est parmi vous" (Lc 17,20b-21)
Cette phrase de Jésus se situe bien avant la passion, et pourtant, le message de la croix y est déjà bien présent : croire quand il n'y a rien à croire, espérer quand il n'y a rien a espérer. Ici, il affirme que le règne de Dieu est déjà présent, mais pas comme un fait observable, pas comme quelque chose qu'on pourrait clairement désigner. Il est présent par la foi, il travaille, mystérieusement mais réellement sur ce que nous ne voyons et ne maitrisons pas. Il agit en secret au cœur du monde tel qu'il est. Quelle Bonne Nouvelle pour notre monde d'aujourd'hui, où le monde paraît si fragile et si insensé !
13 novembre 2020
"Tout le travail de l’homme est pour sa bouche, et pourtant l’appétit n’est pas comblé." (Qo 6,7)
Qoeleth, qui questionnait le monde de manière radicale, voit en l'Homme un éternel insatisfait. Chaque jour, nous entendons le désarroi et la colère de ceux qui risquent de perdre leur activité à cause de la crise sanitaire. Dans le même temps, nous entendons la fatigue et le découragement des soignants débordés, ainsi que les larmes de ceux qui perdent des proches. Finalement, ce sont nos systèmes de valeurs dans leur ensemble qui sont radicalement questionnés. Alors, puissions discerner nos insatisfactions, les assumer, et oser renouveler pour nous-mêmes cette question : de quoi avons nous faim ?
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